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samedi - déc. 09, 2023

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Tchad/ Droits de L'Homme: M. Larmé BELNGAR LAGUERRE, président intérimaire de la CNDH confirme que M.Djidda Oumar Mahamat n'est plus en fonction au niveau de la Commission Sociétés Internationale Politique Moyen-Orient

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Interview :
« M.Djidda Oumar Mahamat, n’est plus le président de la Commission Nationale de Droits de l’Homme, il n’a plus qualité de Commissaire, ni le titre de président. Il est conseiller spécial du président de la République […], tout acte posé par ce dernier au nom de la Commission Nationale de Droits de l’Homme ne nous engage pas, n’engage pas la responsabilité de la Cndh » dixit Belngar Larmé LAGUERRE, président intérimaire de la CNDH. 
Suivez l’interview qu’il a accordé à votre Magazine Charilogone
Bonjour, monsieur, veuillez-vous présenter à nos lecteurs !
Merci pour l’opportunité que m’accorde le Magazine Chari-Logone pour que je m’exprime pour la première fois depuis ma désignation comme président par intérim de la commission nationale de droit de l’homme. En effet, je suis le commissaire Bélngar Larmé Laguerre,  rapporteur général de la Commission Nationale de Droits de l’Homme.  En date du 14 février 2022, une assemblée extraordinaire s’est tenue pour statuer sur la nomination de l’ancien président Djidda Mahamat  au poste de conseiller à la présidence de la République, m’a  désigné président par intérim conformément à l’article  24 de la loi 28 et l’article  34 de règlement intérieur. 
Donc, le 14 février 2022, je suis le président par intérim de la Commission Nationale de Droit de l’Homme.
Vous avez été porté par vos pairs commissaires à la tête de la CNDH mais, l'on constate  qu’il  n’y pas eu une prise de fonction effective jusqu’à présent, qu’est ce qui explique cela ?

Je ne dirai pas qu’il  n’y  ai pas eu une prise de service, quand vous êtes venus, vous avez constaté vous-même que j’ai reçu une délégation de l’ONU   en mission au Tchad. L’audience m’a  été demandé en tant que président de la Commission Nationale de Droits de l’Homme. J’ai pris fonction depuis le 14 février 2022, le jour de mon installation comme président par intérim de la Commission Nationale de Droits de l’homme . Et ce n’est pas la seule réunion que je tiens. Je dirige presque chaque semaine les réunions et plénières et  chaque fois qu’il le faut que y a nécessité de réunion du personnel que avec des organisations internationales qui exercent sur notre territoire. 
Sinon, il y avait eu vacance de poste, en date du 6 décembre 2021, un décret nommant Djidda Mahamat, ancien président de la Commission Nationale de Droits de l’Homme comme conseiller spécial à la présidence de la République. Donc, depuis le 6 décembre, il y a vacance de poste. Ce décret qui a été rendu public le 6 février 2022, je crois a permis aux membres de la Commission qui m’ont saisie à la demande de deux tiers (2/3). 
Conformément au règlement intérieur de statuer sur la vacance de poste, parce que le président étant nommé conseiller spécial à la présidence de la République.  Donc, il perd aussitôt la qualité de Commissaire et le titre du président de la CNDH. J’ai été désigné par une décision n°001/Cndh/ assemblée plénière extraordinaire du 14 février 2022, comme président par intérim. Entant que président par intérim, j’ai sollicité la passation de la charge. Parce que le président sortant gérait les affaires de la CNDH et naturellement comme il n'est plus le président, il n’est plus commissaire, il n’a pas le titre de président et devrait rendre le tablier et les textes nous donnent ces prérogatives d’organiser  les élections pour pouvoir aux  postes vacants dans un délai n’excédant pas trois mois (3).

Ce délai expirera le 14. Et par correspondance n°02 que nous l’avons adressée du 16 février, nous l’avons notifié la décision de la plénière ayant réuni 09 commissaires sur 10, je dis bien 9/10 , parcequ'on été 11 conseillers, mais Mme Clarisse a été nommé conseillère donc, nous sommes 10 conseillers et sur les 10, les 9 se sont réunis.  Vous allez constater sur la décision pour m’ordonner ce pouvoir d’agir  au nom de Commission Nationale de Droits de l’Homme en tant que président intérimaire et c’est a ce titre là, que j’ai  eu à notifier la passation de charge.

La correspondance a été réceptionnée, tous les commissaires ont été convié à prendre part à la passation de charge, et tous se sont retrouvés dans la salle d’audience  et le président sortant Djidda Mahamat était là, mais n’a pas répondu à la sollicitation. Par contre, il utilisait les réseaux sociaux et certains médias pour nous vilipender pour mettre en cause la décision de l’assemblée  plénière extraordinaire. Chose qui n'est pas vraiment compréhensible lorsque lui-même, a été élu par cette même assemblée plénière et ce sont les mêmes commissaires qui l’ont élu avec 6 voies et aujourd’hui c’est 9 voies sur 10. 
J’insiste là dessus par ce que c’est très important,  parce qu’ils m’ont donné ce pouvoir. Comme il n’a pas voulu le faire et continue toujours par poser des actes mais, ce sont des actes isolés parce que vous allez vous rendre compte que, ce sont des photos qu’il expose dans les réseaux sociaux  avec la complicité de certaines personnes que je ne connais pas bien, pour dire qu’il  est en exercice et qu’il travaille.  Le travail consiste à avoir une équipe qui est composé de tous les commissaires, il faut tenir les réunions de bureau, y a le secrétaire général qui est là, avec plusieurs services et nous avons les chefs d’antennes dans les provinces. Aujourd’hui la seule personne qui dirige les réunions, c’est le président intérimaire.

La seule personne qui dirige les assemblées plénière c’est le président intérimaire.
 La seule personne qui représente la Cndh devant les institutions publics, nationales et internationales, c’est le président par intérim. Donc, nous avons pris acte de son refus et nous avons notifié aux plus hautes autorités du pays, puisque c’est une institution comme tout autre. Nous avons notifié au président de la République, au premier ministre de transition également de son refus de passation de charge.

Alors depuis ce temps, nous fonctionnons normalement. Puisque c’est  un intérim, , il faut savoir que j’ai  des marges de charge qui me sont limitées. Mais j’ai pris des dispositions nécessaires, parce que j’ai notifié toutes les banques qu’il n’a plus qualité à mener des opérations. J’ai saisi les institutions également pour clarifier la situation. Sauf que, ce que nous n’avons pas pu faire, ce que nous avons le pouvoir de faire recours à la justice. Parce que la, c’est une usurpation du titre, il n’a plus la qualité d’un président de la Cndh. Nous avons le pouvoir de lui arracher les moyens de l’État mis à sa disposition pour le service. Nous avons aussi le pouvoir de l'empêcher d’accéder  à son bureau au sein de la Cndh et ce que nous n’avons pas fait parce que, il est sous l’effet de choc et il reviendra à la raison. Raison pour laquelle nous l’avons pas fait.

De manière succincte, la Cndh fonctionne malgré sa présence nous fonctionnons mais, déplorons la lenteur administrative. Parce que, un décret c’est un acte discretionel du chef de l’État . Avant qu’il ne soit nommé conseiller spécial à la présidence de la République, le chef de l’État sait qu’il est Djidda Oumar Mahamat, qu’il est le président de la Cndh. On ne nomme pas quelqu’un au hasard. 
Sur le plan juridique, parce que tous les raisonnements. Qu’il développe, heureusement ne sont pas fondé. Ils n’ont aucun fondement juridique. En ce sens qu’il est commissaire, il ne devrait pas, qu’il est ceci, non. Il a le droit de refuser ce décret. Personne ne conteste mais, le refus de ce décret ne le lie pas avec la Commission Nationale de Droits de l’Homme. Parce que le décret le nommant conseiller spécial à la présidence de la République, abroge les dispositions de décret qui l’a nommé commissaire entant que personnalité indépendante. Et nous avons deux personnalités indépendante, il y a Djidda Mahamat et Hélène qui sont venus à la Cndh pour le compte du gouvernement donc, l’État peut à tout moment leur faire recours. 
Parlez-nous un peu de la situation actuelle des droits de l’homme au Tchad en cette période de transition  
Avant de revenir sur la situation de droits de l’homme , je voudrais profiter de votre micro pour dire à Monsieur Djidda Oumar Mahamat, entant que  défenseur de droits de l’homme d’arrêter  d’usurper le titre du président de la Cndh, d’arrêter de traîner l’image de cette institution qui a vu le jour par une loi de la République,  selon les exigences de la communauté internationale qui est, je dirais le principe de Paris. D’arrêter  de ternir l’image de la Commission Nationale de Droits de l’Homme, d’abandonner cet acte de rébellion, parce que, un défenseur de droits de l’homme c’est quelqu’un qui est respectueux de lois de la République. Un président, il n’est pas au-dessus de la loi. Je veux ouvrir une parenthèse avant de clore cette partie, aujourd’hui, il fait interdire les visites à la Cndh, en utilisant les gendarmes qui sont postés là, pour assurer la protection des biens de la Commission Nationale de Droits de l’Homme. Il filtre les invitations et chaque invitation qui arrivent, il confisque  et se porte au lieu des cérémonies en tant que président, c’est ridicule.

L’administration étant une continuité, il a un mandat. Qu’il sache qu'il va mourir un jour, qu’il  arrête de faire de la Cndh, une entreprise privée, une entreprise personnelle. Ce n’est pas une association, c’est une institution de la République, qu’il  le sache. On le met en garde, s'il persiste, nous allons prendre des dispositions nécessaires pour apporter une réponse adéquate à ce problème. Voilà le message que je voulais lancer à travers votre micro. 
Parlant de la situation de droits de l’homme en général, vous êtes sans ignorer que le Tchad ces deux derniers mois, vit une situation troublante. Je voudrais faire allusion aux massacres de Sandana ou une dizaine de personnes ont été massacrés, jusqu’à là, où nous sommes, nous n’avons pas de précision sur la procédure engagée contre les auteurs. C’est une question d’injustice n’est ce pas ? Voilà. Nous avons les massacres d’Abeché, qui sont restés jusqu’aujourd’hui très difficile à gérer par la population. En tant que défenseur de droits de l’homme, nous déplorons, nous condamnons cette attitude qui vise à verser les sangs des Tchadiens au 21ème siècle.

Nous avons également des situations que vivent la population tous les jours, parce que les droits de l’homme ce  ne sont pas  seulement les séquestration, les assassinats, mais les conditions de vie également. A cette période de chaleur,  il y a des quartiers de N’Djamena qui manquent d’eau. Cela fait partie des privations. C’est un droit pour tous les tchadiens que ça soit à l’extérieur du pays a l’intérieur, de la ville de N’Djamena comme dans les provinces. Je crois que la situation n’est pas seulement religeante et il est de notre responsabilité en tant que défenseur de droits de l’homme, en tant institution de droits de l’homme, d’apporter notre touche pour aider vraiment l’État à arrêter ce phénomène qui met en mal la vie des paisibles citoyens. Mais, la Cndh a des difficultés compte tenu de son jeune âge. Nous nous sommes installés le 13 février 2020, et en mars comme tous les autres pays du monde ont vécu ou bien entamé la phase de la maladie de coronavirus qui a systématiquement paralysé toutes les activités pendant ce temps. Et il faut ajouter aussi à cette calamité de maladie de coronavirus, la mauvaise gestion de ressources mis à la disposition de la Commission Nationale de Droits de l’Homme .
La Cndh a été mal gérée, ce qui a conduit à une démarche légalement organisé par le commissaire qui ont permis à destituer en son temps le président de la Cndh, l’ancien président de la Commission Nationale de Droits de l’Homme . Le problème n’étant  pas encore résolu, parce que la présidence à  tenté de mener la médiation, mais jusqu’à là, rien n’a été fait pour résoudre le problème. Donc en même temps que la Cndh n’a pas eu les moyens nécessaires pour se mettre au travail, le travail de promotion, de protection de la population, il faut  savoir que la Cndh fait face également à cette crise interne, comme nous sommes en train de le dire tout a l’heure, au lieu que ça soit le commissaire, c’est le chef de l’État qui prend un acte, parce qu’il a sollicité d’autres charges, il refuse de partir, il reste et il crée une sorte de bicéphalisme à la tête de la Cndh. Il se dit qu’il est président alors qu’il n’a plus la qualité, ni le titre. Donc, cette situation interpelle tout le monde. Comme vous le savez, je viens de finir une réunir avec l’équipe de l’Onu DC, et  le débat portait sur la traite. 
Cette situation de traite des humains, la déportation des enfants du Sud vers le Nord de l’Est vers le Nord, de l’Ouest  vers le Nord ou du Tchad vers la Libye ou du Tchad vers la zone aurifère. Cette situation, est localement de la complicité des parents. L’État est impuissant,  les parents aussi contribuent d’une manière ou d’une autre. Dans le cadre de traite parfois ce sont des parents qui vendent eux-mêmes leurs enfants. C’est un phénomène que nous sommes en train de vivre, nous sommes en train de nous interroger, comment est-ce possible qu’un papa peut prendre son enfant et le vendre  contre une modique somme. Tant que cette situation n’est pas réglée, soit résolue, nous ne parlerons pas d’une situation reluisante de droits de l’homme au Tchad.
Entant que journaliste par exemple, vous entendez parler tous les jours de la situation de la traite des enfants au Nord et surtout dans la zone aurifère, où l’État est absent, c’est le règne du plus fort sur le faible , comment pourrions-nous parler d’une situation reluisante de droits de l’homme. Malheureusement tout cela se passe dans une période de transition où les actions du gouvernement sont plus orientés vers la sécurité, la paix et l’unité nationale des Tchadiens.

Je voudrais parler du dialogue national inclusif qui se prépare et qui  se tient actuellement à Doha au Qatar, en tant que pré-dialogue et qui va se tenir d'ici mai donc, l’attention  du gouvernement est focalisé vers ce côté, mais rien n’empêche qu’on essaye   également de déployer les moyens, d’écouter la population pour juguler la situation de droits de l’homme qui devient de plus en plus criarde. On se rendait compte la semaine dernière ou les magistrats sont obligés de sortir, d’exprimer leur ras-le-bol à travers une marche. Et cela  relève d’un certain comportement inhabituel dûs aux sévices qu’on subit certains magistrats dans les provinces dans le cadre de leur service. Ce sont des situations qui doivent être très rapidement maîtrisés puise que naturellement les auteurs doivent être identifiés. Qu’est-ce qu’on attend    pour les traduire devant les juridictions compétentes. C’est là, le problème. 
Avez-vous un mot de la fin ?
Le mot de la fin, c’est  de remercier le Magazine Charilogone qui fait un bon travail, mais je voudrais aussi lancer un message à travers votre micro à toute la  population, aux organisations de défense de droits de l’homme , à la société civile en générale aux institutions publiques et privées que Djidda Oumar Mahamat, n’est plus le président de la Commission Nationale de Droits de l’Homme, il n’a plus qualité de Commissaire, ni le titre de président. Il est conseiller spécial du président de la République. 
S’il refuse ce poste, ce refus ne le lie pas à la Cndh. Donc, tout acte posé par ce dernier au nom de la Commission Nationale de Droits de l’Homme ne nous engage pas, n’engage pas la responsabilité de la Cndh. Qu’il  cesse de s’impliquer à tous les niveaux dans notre activité puisqu’il  n’est pas le répondant souverainement donc, la plénière a désigné un président intérimaire et bientôt une élection sera organisée pour élire un nouveau président. Celui qui répondra au nom de l’institution.
Je vous remercie !
Propos recueillis par T. O John