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PÉTROLE / TCHAD-CAMEROUN : L’APOCALYPSE DU PIPELINE DE DOBA-KRIBI Économie Sociétés Internationale

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Le Tchad est un pays situé en Afrique centrale. Sa superficie est de 1 284.000 Km2 avec une population d’environ 14 millions en 2015. Son économie est toujours faible avec un Produit intérieur brut (PIB) par habitant qui a atteint 776.54 $ en 2014. Les principales activités de la population sont respectivement l’agriculture qui représente plus de 52% du PIB depuis l’indépendance jusqu’avant la ‘‘fameuse’’ ère pétrolière. Les cultures les plus courantes sont : le mil, l’arachide, le coton, la canne à sucre, le tabac et la gomme arabique.

Après l’agriculture, suivent le commerce, l’élevage des troupeaux constitués de bovins, de caprins, de chameaux, entre autres ; et enfin la pêche qui se pratique au Lac Tchad, sur les fleuves Chari et Logone, le Bénoué et bien d’autres cours d’eaux du pays. À l’instar d’autre pays africains, la démographie tchadienne ne cesse d’accroître jusqu’à nos jours avec une projection de 16 millions d’ici à 20 millions d’ici à 2030 et de 30 millions d’ici à 2035. Malheureusement, le PIB ne répond pas à la croissance de la population, dû à la situation politique dégradante.

Le graphique n1° montre la dynamique de l’évolution de la population de A960 à 2015 et les différentes projections jusqu’à 2020 - 2030 – ; le graphique n2° montre la valeur du PIB sur la même période. Ainsi, si l’on compare l’évolution du nombre d’habitants avec une variation du PIB pour la période 2000 – 1960, c’est-à-dire avant l’exploitation du pétrole, l’on constate que, si le nombre de la population a augmenté de 2,7 fois, le PIB quant à lui, a par contre diminué. Comme indiqué précédemment, ce qui précède est lié à la dépendance unique de l’économie de l’agriculture et orientée en fonction de nombreux facteurs, tant objectifs que subjectifs. De ce fait, nous pouvons conclure que la poursuite du développement de la population dépendra strictement de l’évolution des productions industrielles. De ce fait, pour le Tchad, cela peut être le développement de la production de pétrole et de raffinage.

1.Le commencement des projets

La perspective de l’exploitation du champ pétrolier du Tchad a commencé dans les années 1960 pendant laquelle, plusieurs recherches scientifiques ont été effectuées dans plusieurs régions du pays. De 1962 à 1967, les experts français de l’Office de la recherche scientifique et technique à l’étranger (0.R.S.T.O.M.) et l’Institut français de recherche (I.F.R.) ont poursuivi l’exploration sur tout le territoire tchadien, mais les résultats n’ont pas été satisfaisants. C’est en 1969 que la société américaine dénommée Group Continental Oïl American (CONOCO) a mené avec succès l’exploration du pétrole qui a permis au Tchad d’être convaincu de la présence de gigantesques gisements de pétrole dans plusieurs régions tels que Komé, Miandoum, Lac Tchad, Mangara, etc. Un accord de partenariat a donc été signé entre le Tchad et les EtatsUnis à travers Conoco. L’accord stipule que, lors de l’investissement de Conoco sur la production et le transport du pétrole jusqu’à Kribi », le terminal maritime du Cameroun, vers l’Océan Atlantique, d’où le pétrole est exporté. Le contrat a mentionné que le Tchad recevra 50% du bénéfice net et 12,5% de royalties d’une valeur d’environ 4265 tonnes du pétrole brut par jour de la production totale. Plus tard, le groupe américain CONOCO partagera sa part avec des partenaires tels que Shell à hauteur de 20%, Pétronas 35% de la part du Tchad. À l’heure actuelle, le Tchad produit plus 35 mille tonnes de pétrole par jour.  

  1. La situation économique et socioculturelle du Tchad avant et après l’exploitation de l’or noire

Le niveau d’alphabétisation de la population tchadienne en 2010 est de 35,4% après celle de la Somalie avec 37,8% et avant le Mali33, 4%. La monnaie utilisée au Tchad est le Franc des Colonies Française Afrique (F.CFA). Ce graphique montre la valeur du PIB en depuis 1960 à 2015. Selon la Central Intelligence Agency (C.I.A.), en 2013, l’alimentation d’électricité dans la zone urbaine du Tchad était de 14 % de la population tchadienne et 1% dans la zone rurale avec un accès à l’internet de 2,7%.

Nos analyses et statistiques montrent que, si le gouvernement Tchadien ne procède pas à une stratégie de réglementation du taux de natalité, d’ici à l’horizon 2030, la population atteindra environ 20 millions et d’ici à l’approche de 2050, elle sera à 31 millions. Si l’on compare l’évolution du nombre d’habitants avec le changement turbulent du PIB pour la période de 2000- 1960, il convient de noter que si la première a augmenté pendant cette période de 2,7 fois par contre le PIB a même diminué légèrement. Cet antagonisme est une cause directe du non stabilité économique du pays depuis cinquantaine d’années.

  1. La réserve et l’exploitation du pétrole du Tchad et les pays voisin

Les leaders africains en réserves pétrolières sont la Libye avec 46.42 milliards de barils, Le Nigeria qui occupe la première place en production avec 2,5 million de barils / jour ; l’Angola avec 1,78 million de barils / jour ; l’Algérie avec 1,54 million de barils / jour. Le Tchad, tel que présenté dans le tableau 3.1. Une réserve de 1,5 milliards de barils occupe la 10ième position en Afrique en terme de production avec une capacité de 330.000 bar / jour).

  1. Exploitation du pétrole du Tchad

La production du pétrolière du Tchad a pratiquement commencé en octobre 2003. Plusieurs champs ont été forés à l’exemple de ceux de Komé, Bolobo et Miandoum avec une capacité totale de production de 300 mille tonnes par jour. Selon l’Association des Pays Pétroliers d’Afrique (APPA), la réserve prouvée du pétrole au Tchad en ce moment de 300 millions de tonnes. Un pool d’experts canadiens a confirmé que parmi les quelques gisements du pétrole tchadien correspondent à une meilleure qualité, à l’exemple du gisement de Sédigui qui a une densité de 47 API qui est égale à 12 0.7930 kg/m9. Par ailleurs, il est à noter que, plusieurs phénomènes écologiques ont été repérés dans la zone de Doba, à savoir la pollution de l’eau et l’environnement, la destruction des arbres fruitiers ajoutés au changement de la condition climatique dû à l’exploitation du pétrole. À cela s’ajoute le manque d’innovation et de perspective des experts pour orienter l’économie du Tchad vers une direction de développement, voire en qualité de leader étant donné que le Tchad est un pays enclavé dans tout le sens du mot.

Depuis 2003 jusqu’à nos jours, le pétrole de Doba est à 100% exporté via le Cameroun, auquel l’oléoduc traverse 1100 Km du territoire Camerounais, précisément vers Kribi qui est le terminal maritime près de l’océan atlantique où le pétrole sera exporté vers le marché mondial. Selon nos recherche et analyse, l’idée d’exporter toute la quantité du pétrole de Doba vers l’extérieur n’est pas un bon compromis et moins encore un levier à l’économie du pays. Nous proposons plutôt au gouvernement Tchadien de construire une seconde raffinerie d’une capacité de 3 millions de tonnes par an.  

Cela permettra non seulement de réduire le pourcentage d’export du pétrole brut jusqu’à 50%, mais cela permettra de réaliser de bénéfices deux fois plus importants que d’exporter le 13 brute à 100% vers l’extérieur. De ce qui précède, de par nos calculs, nous sommes convaincus qu’il vaut mieux que le Tchad transforme la moitié de son pétrole brut De ce qui précède, de par nos calculs, nous sommes convaincus que le Tchad gagnerait à transforme sur place la moitié de son pétrole brut destiné à l’exportation et, en second lieu, exporter les produits venant de cette transformation. Avec cette capacité de raffinage, le pays obtiendra au moins 600 mille tonnes de bitumes, ce qui est une quantité suffisante pour construire près que 200 mille Km de routes, sans compter les autres produits dérivés à savoir : l’essence, le kérosène et le gaz oïl, etc.

La carte suivante représente l’oléoduc quittant Doba à Kribi.

2.1 Le raffinage du pétrole au Tchad

Le pétrole est non seulement la première source d’énergie dans le monde depuis les années 1950, mais aussi la matière première de l’industrie pétrochimique. Il est à l’origine d’un nombre important de produits dérivés, des matières plastiques aux peintures en passant par les cosmétiques. Cependant, cette ressource n’est jamais utilisée à l’état brut. Elle doit subir un ensemble d’opérations réunies sous le terme de «raffinage du pétrole». Le raffinage du pétrole désigne l’ensemble des traitements et transformations permettant d’obtenir, à partir du pétrole brut, un maximum de produits à haute 15 valeur commerciale.

Le projet de construction de la première raffinerie a commencé en 2007 et mis en œuvre en 2011. Dans le financement du projet, figuraient l’Etat Tchadien et la Chine où le coût montait environ à 1 milliard $. La participation du Tchad au consortium était de 40% du montant total du projet et 60% du côté de la Chine financé par Embi Bank, une banque Chinoise (China Bank). La capacité du traitement de l’usine est de 7000 tonnes / jour, et 1 million de tonnes par année. Ce qui ne répond pas aux normes Internationales, tant en terme de quantité que de qualité.

De nos jours la norme international normalise que le volume minimal de production d’une raffinerie doit être entre 3 à 4 millions de tonnes par année, et pour une qualité de l’essence répondant à la norme de EURO5-. Notons que la raffinerie de Djarmaya n’a pas une capacité de production suffisante pour répondre aux besoins de la clientèle à l’intérieur même du pays sans compter les autres villes ainsi que les pays voisins que le Tchad devrait ravitailler. C’est pour cette raison que nous avons noté à l’entame de ce sujet que, pour compenser le besoin énorme du carburant au Tchad, une seconde raffinerie doit d’être stratégiquement construite dans la zone de Doba ou Moundou pour réduire en premier lieu les dépenses de transport des produits raffinés à la place du brut qui revient énormément cher. Deuxièmement, cela fera du Tchad un pays exportateur de produits pétroliers avec un double avantage que d’être juste un pays exportateur de brut seulement que de bruts.

3.1 Perspectives pour la solution socio-économique

La question de la protection de l’environnemental, la stabilité énergétique du Tchad sont des problèmes qui concernent tous les tchadiens à tous les niveaux. Les raisons de ces problèmes sont dues au premier lieu :

1) Le manque de gestion éthique et équitable des revenus pétroliers,

2) le manque d’attention face aux intérêts globaux du pays ;

3) La détérioration de l’atmosphère pendant le forage ;

4) Le manque de compromis pour pallier aux effets secondaires que cause des gaz échappés et brut du pétrole).

Tous ces problèmes s’accumulent avec le temps et s’ajoutent aux événements plus ou moins ponctuels comme des crises, la guerre civile, les conflits politiques et religieux, et surtout, la croissance exponentielle de la démographie qui n’est pas en adéquation avec la façon de gérer les ressources. Ce qui entrave considérablement le développement du pays. Dans notre recherche, une perspective du développement industriel (pétrolier et minière) pourrait permettre non seulement au Tchad d’élever son niveau de vie sociale tout en réduisant le taux du chômage qui était de %47 en 2003 a légèrement baissé à 39,2 %. Cela signifie que l’exploitation du pétrole n’a réduit le taux de chômage que de 1,2% dans un intervalle de 8 ans.

À l'heure actuelle, l’exploitation minière du Tchad et le traitement de son pétrole sont estimés à un faible niveau de traitement par rapport à l’étranger. Apparemment, l’augmentation constante de la démographie du Tchad est la raison pour l’augmentation du niveau de pauvreté. En analysant l’énergie totale du Tchad, il est possible d’élever le niveau de la vie sociale, avec l’approfondissement du degré de raffinage qui exigent la construction de nouvelles usines avec d›énormes capacités pour le traitement de la ligne de production de différents produits, l’application de nouvelles technologies telles que le craquage catalytique, viscoréduction, la cokéfaction, di craquage, l’hydrocraquage, procédé FCC et HCC et distillation sous vide. Il est nécessaire d’examiner les travaux, d’ouvrir de nouveaux champs intensément et de façon optimale de réduire la part des exportations.

Traduction : du russe en français / Par: Djimasbé Richard, Ingénieur en technologie de raffinage du pétrole et de la production du bitume.